L'avocat Mourad Zibouh représente 40 étudiants-salariés pour l'annulation des frais d'inscription à l'Université Mohammed I d'Oujda

Économie de l'Est
La question des frais d'inscription en master et en doctorat à l'Université Mohammed I d'Oujda connaît un développement remarquable, après que quarante étudiants salariés ont remporté leur première victoire judiciaire grâce au procès intenté par leur avocat Mourad Zibouh, qui s'est retrouvé au centre du débat national sur la gratuité de l'enseignement supérieur et ses réformes à venir.
La plainte, déposée devant le tribunal administratif d'Oujda, fait suite à la décision du conseil d'administration de l'université, le 1er octobre, d'imposer des frais d'inscription aux employés souhaitant poursuivre des études supérieures pour l'année académique 2025-2026. Ces employés affirment que le recours à la justice était une étape nécessaire pour défendre leur droit d'accéder à l'université publique sans obstacles financiers, d'autant plus qu'ils poursuivent leurs études pour mettre à jour leurs connaissances et améliorer leur carrière.
Le 3 décembre, le tribunal administratif a décidé de suspendre l'exécution de la décision jusqu'à la décision finale sur le dossier, permettant ainsi aux personnes concernées de poursuivre leurs études dans des conditions normales. Ce jugement constitue une étape importante dans la procédure d'appel et donne à l'action menée par l'avocat Zibouh un poids juridique qui pourrait s'étendre à d'autres institutions universitaires si un jugement définitif était rendu en faveur de cette direction.
Les observateurs estiment que le cas de Zibouh met en lumière les questions soulevées par le projet de loi n° 59-24 sur la réforme du système d'enseignement supérieur, qui prévoit la possibilité d'imposer des frais d'inscription aux programmes de master et de doctorat. Ce projet de loi a soulevé de nombreuses objections syndicales, notamment de la part du Syndicat national de l'enseignement supérieur, qui estime que l'imposition de frais d'inscription porte atteinte à l'identité et à l'indépendance de l'université.
Pour leur part, les syndicats affirment que l'imposition de frais d'inscription crée un fossé entre les étudiants et les employés et soulève la question de l'équité dans l'accès à l'enseignement supérieur. Mustapha Azitraoui, secrétaire général adjoint du SNSOP, souligne que la décision n'est pas un jugement de l'université, mais une décision du ministère de l'éducation.
Alors que le ministère justifie cette mesure par la nécessité d'offrir des programmes d'études flexibles aux employés en dehors de la semaine de travail, les syndicats affirment que l'enseignement à distance et les expériences vécues lors de la pandémie de coronavirus ont prouvé que ces problèmes peuvent être résolus sans avoir recours à des frais supplémentaires.
La question reste posée : Cette décision de justice, remportée par l'avocat Mourad Zibouh en faveur des 40 employés, créera-t-elle un précédent qui pourrait conduire à une révision du projet de loi ou à une position unifiée au sein du reste des universités marocaines ? La réponse sera révélée dans les mois à venir, alors que le débat public sur l'avenir de l'enseignement supérieur gratuit au Maroc se poursuit.
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