El Hadj Ben Ibrahim : J'ai perdu 120 milliards de centimètres après la saisie frauduleuse de mon argent

Économie de l'Est
Deux ans après le début d'une procédure judiciaire complexe impliquant Abdelnabi Biwi et Said Naciri, El Hadj Ahmed Ben Ibrahim, connu dans les médias sous le nom de “El Mali” ou “Escobar du désert”, est apparu comme une partie civile reconnue dans cette affaire. Son entrée soudaine dans l'affaire, dans la soirée du jeudi 4 décembre, a marqué un tournant dans la procédure, alors qu'il avait été pendant de longs mois un simple auditeur dans la salle d'audience, sans être assermenté et sans convocation officielle de la chambre criminelle.
Sa défense soutient que sa comparution à ce stade n'est pas le résultat d'une négligence, mais plutôt d'un retard lié au règlement de la procédure et à la confirmation de la procuration. Pendant un an et demi d'audiences, Ben Ibrahim est resté dans une zone grise ; il n'est ni témoin ni partie, bien qu'il soit à l'origine de la première série de faits autour desquels l'affaire s'est tissée.
Bien que son avocat reconnaisse explicitement qu'il est un “trafiquant de drogue sous le coup d'un jugement définitif”, son orientation vers le statut de victime modifie désormais la perspective juridique. Ses avocats, Essam Samri et Hanan Allam, ont expliqué que les demandes de leur client ne concernaient pas les bénéfices d'opérations liées au trafic international de drogue, mais ce qu'ils ont décrit comme une “fraude massive” qui a entraîné la perte de 120 milliards de centimes (1,2 milliard de Dh), selon une déclaration directe de sa défense selon laquelle l'argent de son client a été saisi par des moyens frauduleux et illégaux.
Les observateurs des affaires judiciaires s'interrogent : Sa défense explique que la chambre criminelle avait déjà rejeté la demande de le confronter, alors que la défense des accusés l'avait demandée, et que Ben Brahim était alors sous le coup d'autres procédures judiciaires. L'entrée officielle de son avocat dans la procédure a inscrit cette fois sa présence dans un cadre juridique clair.
Lors des déclarations à la presse, Samri a souligné que la relation de Ben Ibrahim avec Biwi et Nassiri est bien établie, mais elle “ne justifie pas l'image répandue selon laquelle il possède toutes les cargaisons de drogue saisies par les autorités en 2015.” Dans une remarquable clarification numérique, il a souligné que la saisie de 40 tonnes sur 120 tonnes ne signifie pas nécessairement que son client possède toute la quantité, notant que cette seule cargaison était évaluée à 200 millions de dirhams.
Sa défense s'appuie sur des enregistrements téléphoniques interceptés par les autorités entre Ben Brahim et l'accusé Said Nassiri alors que ce dernier était détenu à la prison de Jdidiya. Ces appels, qui ont été inclus dans le dossier, ont été considérés par la défense comme la preuve d'une dette due principalement par Biwi et non par Nassiri. La défense s'appuie sur ces informations pour construire son dossier basé sur l“”escroquerie".
Sa défense souligne que les transactions financières en cause se sont déroulées en dehors des circuits bancaires et de manière non officielle, ce qui rend la détermination de la valeur du préjudice tributaire de l'expertise judiciaire pour examiner les contrats verbaux et les transactions qui auraient eu lieu sous le couvert de projets immobiliers et commerciaux. Selon la défense, la compensation financière devrait être calculée sur la base de la perte et du manque à gagner, et non sur la base d'un commerce prohibé.
En revanche, la position de Ben Brahim est différente, puisqu'il refuse de bénéficier de la libération conditionnelle alors qu'il a dépassé le seuil de sept ans de prison. Selon sa défense, il insiste pour accomplir la totalité de sa peine et assister à toutes les sessions, notant que d'autres plaintes ont été déposées contre de nouvelles parties autres que les principaux accusés.
Avec l'entrée officielle de “l'Escobar du désert” dans la salle d'audience en tant que victime, le dossier passe de la phase d'accusation à une nouvelle confrontation entre les parties qui pourrait ouvrir d'autres voies juridiques, surtout après que la partie civile a annoncé d'autres actions judiciaires en cours.
Edition hebdomadaire de votre magazine



