Oujda accueille la 8e édition du Festival international de la blouse avec 17 créateurs africains et européens
Économie de l'Est
Du 16 au 18 octobre, la ville d'Oujda accueillera la huitième édition du Festival international de la blouse, placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, sous le thème “La blouse et l'Afrique... une tapisserie de l'histoire”. Cette manifestation culturelle, animée avec passion par Latifa Montaba, est l'occasion de transformer la blouse d'Oujda d'un vêtement traditionnel en un levier de développement économique durable et un pont de dialogue culturel entre les continents.
Le festival réunit dix-sept créateurs d'Afrique, d'Europe et du Maroc, dont des créateurs du Burkina Faso, du Sénégal, du Mali, du Nigeria, du Tchad, de la Guinée et des Comores. Sept créateurs marocains y participent, présentant chacun cinq nouveaux modèles de chemisiers dans un style contemporain, ainsi qu'un sixième modèle avec une touche africaine. Leur objectif est de mettre en évidence les liens communs entre la tenue vestimentaire des femmes marocaines et ses racines africaines, en capitalisant sur la position du Maroc en tant que carrefour des courants culturels mondiaux.
Les neuf créateurs africains présenteront des tenues de soirée féminines de leur pays, qu'elles présentent ou non des similitudes avec la blouse. C'est l'occasion de faire connaître au public marocain l'évolution de la couture traditionnelle africaine. De son côté, le créateur français Dimitri Petit Vincennes présentera des créations européennes inspirées de la blouse, montrant comment ce vêtement a évolué au fil du temps et est devenu une source d'inspiration pour les créateurs internationaux et l'objet de convoitise des grandes maisons de couture.
Les clients de la couture sont de plus en plus demandeurs de coupes innovantes pour diversifier l'offre commerciale. L'accumulation de savoir-faire, grâce au travail des tailleurs et couturières d'Oujda et de l'Oriental marocain, facilite la création de nouveaux modèles. Ces créations seront présentées lors du défilé de mode de la cérémonie de clôture à la Bibliothèque Cherif Idrissi, selon les organisateurs.
Parallèlement aux représentations, un atelier spécialisé sera organisé à l'Institut français d'Oujda sur les trésors de la blouse. Cet atelier réunira des experts et des diplômés du programme “Trésors des arts traditionnels marocains” pour mettre en valeur les techniques de broderie et d'incrustation de perles dans une fusion européenne contemporaine. Latifa Montaba explique qu'il s'agit de maîtriser les coulisses d'un métier en perpétuel renouvellement, tout en abordant les nouvelles opportunités du commerce électronique.
Cette année, le festival propose un colloque scientifique sur le thème “De l'inspiration locale au rayonnement africain”, avec la participation de chercheurs universitaires, d'experts en patrimoine et d'activistes communautaires. Salima Fraji, responsable du Centre océanique Mawakaba, qui propose des formations à divers métiers, dont la couture, abordera le thème de la protection du patrimoine et de l'identité pour assurer la pérennité de la créativité. L'avocate souligne que le patrimoine marocain en général, et oriental en particulier, fait l'objet de campagnes de dénigrement de la part de ses voisins orientaux sur les réseaux sociaux et lors des festivals et expositions internationaux, ce qui nécessite de le défendre avec des arguments et des preuves.
Latifa Daoudi, chef du service d'appui à l'industrie traditionnelle à la direction régionale de l'industrie traditionnelle de l'Est, a mis en exergue les efforts déployés par son secteur pour redynamiser le secteur de la couture traditionnelle et protéger le patrimoine authentique. Dans son intervention sur “La blouse d'Oujda au cœur des préoccupations du ministère”, elle a présenté un bilan exhaustif de la restructuration du secteur, de la promotion internationale des produits et du soutien aux artisans à travers des programmes d'appui technologique et financier.
Les professeurs Hicham Kazout et Mustapha Lamriet ont mis l'accent sur l'importance de la créativité artistique et artisanale dans le renforcement des liens socioculturels entre les Africains. La multiplicité des coupes et des couleurs dans la maîtrise du vêtement est une forme visible d'identité et d'ouverture sur le monde, ainsi qu'un outil de renforcement des liens africains et de recherche de coupes innovantes pour diversifier l'offre commerciale.
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